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Édito

Sans crier gare, ils arrivent...

Sans crier gare, ils arrivent. Qui en camion, de loin, tous les ans, congés posés à l’avance, qui à pied, du bourg, en passant par derrière pour en prendre un sur la route. Grosses baskets en fin de vie, chaussures de sécurité à qui on donne une dernière chance, bermuda multi-poches parce qu’il y a matière à les remplir de liens, de canifs et de cutter, de crayons qui marchent ou pas, de toute façon jamais quand on en a besoin. Casquette sur les têtes des plus jeunes, gapette sur les chenus qui ont du terroir et de l’expérience.

Des grappes de travailleurs s’égayent dans la prairie vierge alors de tout festivalier. Le ballet des monteurs de grandiose commence. Dans le fracas du déchargement, la poussière des déplacements, l’espace s’emplit d’une excitation certaine. Nous sommes mercredi.

Demain tout se poursuit, danse de tracteurs, fourches haut-perchées, mers de câbles à dérouler, à brancher et à vérifier. Nous sommes jeudi.

Vendredi les rangs grossissent et arrivent ceux qui ont posé la journée. Chacun est à son poste comme à l’accoutumée et ceux qui débutent sont vite embarqués pour donner un coup de main. La cuisine commence son défilé de denrées, de vaisselle et de gobelets, le tout orchestré par des mains de maîtres, des cuistots aux petits oignons.

Samedi, repos. Ah non, samedi c’est le deuxième départ, c’est le jour des dernières retouches, l’installation de la signalétique ; quelle flèche dans quel sens, oui, mais si on arrive de derrière, est-ce qu’on la voit ? Et cette année on passe en triple panneau : gallo, breton, français, juste de quoi en perdre son latin !

14h00 : planches à palets au taquet, c’est l’ouverture de rideau et, même s’il reste à faire, le spectacle est permanent et l’avant-fête c’est déjà le début de l’aventure.